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S’implanter dans la Silicon Valley

Par E. de Saint-Bon,
le 11 novembre 2014

Quelques jours à San Francisco

Je passe quelques jours à San Francisco, au sein de la délégation de CroissancePlus. Nous sommes une vingtaine d’entrepreneurs français désireux de cerner les tendances à venir, nouer des contacts, trouver de nouvelles idées et puiser l’énergie formidable que confère la Californie.

La première journée, très dense, nous a permis de rencontrer, entre autres, Jérôme Lecat, le fondateur de Scality. Je ne chercherai pas à vous expliquer l’activité de Scality car je crains de ne pas avoir le niveau ; mais le site de la société répondra aux questions que vous pourriez vous poser.

Ce qui nous intéresse, c’est que Jérôme a maintenant une expérience de plusieurs années de travail en Californie, et, comme il le dit lui-même non sans humour ni modestie, « les erreurs, je les ai à peu près toutes faites ». Avec beaucoup de simplicité, ce dont nous le remercions, il a accepté de répondre à nos questions et de partager avec nous quelques conseils qu’ils donnerait aux entrepreneurs désireux de s’implanter ici, à San Francisco.

Autres conseils de bon aloi

J’ajouterais trois ou quatre points qu’il a évoqués durant la conférence de ce matin :

– Jérôme rappelle tout d’abord que les américains reconnaissent les français pour le vin, les fromages, la culture, l’architecture, la mode (mon dieu, quelle liste de poncifs !), mais PAS pour la techno. Ainsi, en dépit de l’excellente réputation qu’ont les ingénieurs français sur place (il parait que l’Epita a meilleure presse encore que Polytechnique), il y a presque comme une incongruité à mettre en avant sa francité en Amérique sur les sujets liés à la techno et à l’Internet. Prudence et modestie, donc.

– Le recrutement d’un bon General Manager américain devient vite une étape incontournable. Toutefois, pour attirer et retenir les bons candidats, la société doit avoir prouvé sa capacité à réaliser ses premiers track records (premiers clients, levée de fonds, etc.). Si la société ne parvient pas à dresser une perspective réelle de développement, elle attirera ceux dont les autres sociétés ne veulent (ie les mauvais). Tout est donc une question de timing et d’exécution.

– Jérôme bat en brèche une idée souvent répandue selon laquelle l’échec est formateur, voire apprécié des américains. Sans renier la première partie de la phrase, il rappelle que ce que les américains aiment, c’est… le succès et les personnes capables d’y mener. Ainsi, selon lui, si l’échec est formateur et permet de progresser, il est encore plus vrai que le succès amène le succès. Comment disent-ils déjà ? Ah oui, « nothing succeeds like success ».

Last but not least, comme il le dit dans la vidéo, s’implanter prend du temps. Il faut donc venir fréquemment, écouter, nouer des contacts, etc. Très vite, et notamment pour des questions de culture d’entreprise, il est nécessaire que l’un des fondateurs de la société vienne s’installer sur place.

Enfin, et pour ceux que cela intéresse, nous étions ce soir reçus chez la consule de San Francisco, laquelle nous rappelait que la Californie, si elle était un Etat, serait le 7e ou le 8e mondial en termes de PIB, affiche le plein emploi à 4 ou 5 % seulement de chômeurs, compte environ 60 000 français dont 15 000 travaillent dans la tech’.

La suite au prochain numéro.

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